Hop, réveil aux aurores de nouveau ! On file sous la douche avant que tout le camp n’y aille et on met les bouchées doubles ensuite pour ranger au plus vite les tentes. On fait le plein (hey oui, ça consomme de rouler peu vite mais toute la journée !), on récupère notre bout de papier, et c’est parti ! Nous filons pour une nouvelle journée d’observation !
Enfin, on ne filera pas très vite… à peine 2Km plus loin, il y a un énorme bouchon, des deux côtés de la route, dans le même sens… Mais… Pourquoi ???
Pourquoi ? Oh, eh bien, il y a tout juste une troupe de lions qui a décidé de passer par là le temps de se mettre en chasse. Eux aussi sont des deux côtés, tout près, se déplaçant entre les véhicules selon leur gré, humant l’air de temps à autre histoire de se mettre d’accord sur la direction à suivre…
Oh, il y en a un à deux mètres ! Qu’il est beau ! Evidemment, le moteur est coupé, les vitres grandes ouvertes. Attends, je zoome pour faire un beau portrait de lui !
« Regarde à droite ce qui arrive ?? » « Hein ?? » « Mais remonte ta fenêtre viiiiiite ! »
Trop tard… Une lionne passe juste à côté de moi. C’est grand une lionne. Son dos arrive juste à ma fenêtre. Gloups ! Je ne fais pas ma maline quand la demoiselle me regarde dans les yeux, me comparant sans doute à un moindre insecte en poursuivant sa route… De toute façon, le moteur coupé, je ne pouvais guère la remonter ma fenêtre (l’inconvénient de la technologie, ahah !). Mais voilà. Dès qu’un lion se met en mouvement, on se rend compte de toute la puissance qu’il dégage et pourquoi il ne craint pas grand-chose. On dirait qu’il est enveloppé d’une aura de confiance en lui qui aveugle presque le spectateur. Après tout, ce sont de véritables machines à tuer. Quoi de plus naturel qu’ils aient confiance en eux au naturel ?
La troupe de lions s’éloignent peu à peu, le bouchon se désagrège et nous pouvons poursuivre notre route.
La tôle ondulée réveille partiellement le matin, et l’on se rend jusqu’à l’endroit de la veille où nous avons vu la famille de girafes. Cette fois-ci, elles sont accompagnées de quelques springboks et mangent paisiblement. Un bébé se penche pour brouter l’herbe et ce n’est qu’un temps de réaction plus tard que je comprends : il est trop petit pour atteindre comme ses parents les feuilles des arbres !
Puis, d’un coup, les herbivores s’immobilisent et regardent dans la même direction ! Il y a quelque chose, c’est certain ! Mais quoi ? Il y a encore trop de voitures garées sur le côté, et impossible de bien observer. Ah ! Tant pis ! On continue la route.
Et là, nous assisterons à une chose peu commune : un accouplement d’autruches !
On voyait le mâle courir jusqu’à s’arrêter à une dizaine de mètres de deux femelles. Il se pose par terre, et il commence à se balancer en agitant les ailes de droite et de gauche. Mais… qu’’est-ce qu’il fait ? On comprend au moment où il repart, devient tout frétillant devant une femelle qui s’assoit à son tour et qu’il lui grimpe dessus. Et… il repart pour faire sa valse sur elle qui reste bien tranquille, presque à bailler. Eh beh ! Quelle journée surprenante !
Alors que l’on s’arrête sur une aire de pique-nique, les ennuis commencent… Le capot de la voiture goutte. Pourquoi ça goutte ? Qu’est-ce qu’elle a Encore cette voiture ? Elle va nous faire des misères tout le voyage ?
Ce qui goutte, c’est de l’huile moteur, aïe ! Quand on ouvre le capot, surprise, il n’y a plus de bouchon sur le compartiment d’huile moteur ! Il faut savoir (ce qu’on ne savait pas évidemment) que lorsqu’on roule sur de la tôle vraiment ondulée, les vibrations font se dévisser les bouchons à vis (ça arrive même aux 4×4 hein). Bon, donc, nous, ce n’est pas une simple bouteille d’eau qui a choisi de se dévisser, non, évidemment, il fallait que ce soit le bouchon de l’huile moteur !
Bon, j’exagère, le bouchon n’est pas perdu, il s’est coincé dans les méandres du moteur, ce qui fait qu’on peut revisser. On n’a pas perdu tant que ça d’huile, du moins, la voiture ne râle pas. On espère tenir jusqu’au camp de Mata-Mata (en roulant très doucement) et aviser là-bas (si on peut acheter de l’huile ou non, tout ça…). Un conducteur nous dit que la ville la plus proche sera sans doute Keetmanshoop en Namibie… Bon, on verra. Chaque chose en son temps : le bouchon est retrouvé, le moteur partiellement nettoyé. Ca aurait pu être plus grave !
Bon, pendant ce temps, Nadou et moi parlons avec des Français rencontrés sur l’aire. Ils nous apprennent que ce que regardaient les girafes tout à l’heure, c’était deux guépards et un léopard. Oui, tout ça ! On les a manqués. Ils venaient s’abreuver au point d’eau. Ils nous apprennent que l’endroit a l’air d’être leur territoire puisque ça fait plusieurs fois qu’ils les voient traîner dans le coin.
Ceci ajouté aux ennuis du moteur font que nous allons faire demi-tour, histoire de jeter un coup d’œil, si on a la chance par exemple, de voir ces fauves. Bon, le léopard, à moins qu’il ne soit dans l’arbre, on en doute… Mais pourquoi pas les guépards après tout ? Ce sont des félins qui n’ont pas la chance d’avoir une vision nocturne et toutes leurs activités se font de jour.
En fait, on fera chou blanc pour le léopard, pour les deux guépards, mais nous aurons la chance d’observer une hyène avec ses deux petits ! Et dire que pour un peu on les loupait ! Et pourtant, la hyène adulte est couchée juste au bord de la route, dans les arbres. Ce n’est que lorsqu’un petit sort de la tanière que l’on comprendra de quel animal il s’agit !
Le camp de Mata-Mata nous ouvre ses portes à nouveau. C’est aussi le poste frontière pour passer en Namibie qui est la suite de notre trajet. C’est un passage vraiment tranquille. Peu de monde, relax… Il faut juste savoir que vous payez une taxe pour l’utilisation des routes, et que là-aussi, on n’importe pas de bois.
Il faut aussi avancer sa montre d’une heure. Bon c’est minime comme décalage horaire. Mais il faut tout de même faire attention, le soleil ne met pas très longtemps à se coucher.
On poursuit sur la route, tout en sachant pertinemment qu’il y a trop de distance pour atteindre un camping avant la nuit. Mais on prendra notre temps, car on aperçoit sur le bord un énorme tapir ! Et cette fois-ci on peut descendre ! Le pauvre, lui qui avait juste commencé son terrier se rue dedans pour s’y camoufler un maximum, continuant à le creuser le plus vite possible. On n’en verra que la queue de ce tapir, avec de temps à autre une pelleté de terre qui nous arrive dessus !
On cherche un endroit paisible pour monter le camp, ce qui n’est guère chose aisée : toutes les terres du sud de la Namibie sont privatisées, et qui dit privatisées dit barbelés au bord de la route… On trouvera finalement un bas côté un peu plus large pour installer nos tentes (enfin, sauf Nadège qui décide de dormir dans la voiture). On fait même un feu pour nous réchauffer en mangeant des pâtes. On arrive même à faire une partie de cartes (Service Compris) avant de dormir ! Les sacs de couchage sont près, quel plaisir de s’enfoncer dedans après une telle journée !