Liberté chérie acquise. Nous voici en route pour la péninsule de Reykjanes, au sud de Reykjavik. Nous prenons la route 42 et passons Hafnarfjördur , le village viking. Enfin, village viking, c’est vite dit : un hôtel viking et nombre de boutiques souvenirs. Si l’on n’arrive pas durant la fête médiévale, on peut se passer de cette visite.
Nous traversons les champs de lave noirs qui s’étendent à perte de vue, tandis qu’au fur et à mesure, le relief se hisse, les collines naissent et les couleurs deviennent plus vives. Le lac Kleifarvatn s’offre à notre regard, nous dévoilant ses eaux d’un bleu magnifique, profond. C’est beau. Magnifique.
Nous le contournons, nous nous arrêtons pour observer les drôles de formes que prennent les rochers aux alentours jusqu’à ce que nos yeux s’arrêtent sur des volutes blanches. Bizarre. Qu’est-ce que c’est ? Ce grand nuage semble sortir tout droit d’une montagne. On s’approche.
Ce site, c’est Seltùn. Un parking se trouve juste devant l’entrée de ce phénomène en plein air. Une odeur d’œuf pourri envahit nos narines tandis que nos yeux sont éblouis par ces jaunes, ces blancs, ces rouges… On peut s’approcher sans aucun problème, pour regarder l’œuvre de notre planète Terre : l’eau boue, la boue semble vivante. Ce sont nos premières marmites et cocottes-minutes. Des fumées s’envolent, et lorsque l’on passe dans le nuage chaud, la buée reste sur les lunettes.
On finit par repartir pour Grindavik, non sans omettre un petit stop au lac Groenvatn. On passe par les pistes et dépassons la ville sans nous y arrêter mais pour continuer jusqu’à Reykjanesta. Et ce que l’on peut dire, c’est que notre belle planète bleue ne chôme pas en termes d’activités thermiques. Incroyable ! Lorsque l’on traverse la vapeur d’eau, on en ressort trempés ! Non loin de là, on aperçoit une centrale géothermique.
Nous continuons jusqu’au phare. On aperçoit au loin l’île Eldey, et sur les parois des corniches, nombre de mouettes et fous du Bassan en train de nicher et nourrir leurs petits. Le panorama est splendide, sauvage. On respire cet air qui nous frappe de plein fouet, comme seul le vent marin peut le faire.
Mais il commence à se faire tard, et il serait temps que l’on pense à trouver un endroit où camper. Peu avant de le trouver, nous nous arrêtons une dernière fois à un endroit insolite : le pont représentant la frontière entre les plaques eurasienne et américaine. On le traverse à pied, voilà, on passe d’un continent à l’autre sans s’en rendre compte. Un peu irréel, un peu magique.
On part, on repart sur nos traces, non loin de Grindavik, près d’une bergerie en ruine pour installer notre tente et cuisiner notre premier repas, au milieu des moutons qui seront nos compagnons de soirée. Enfin… soirée… sous le soleil toujours !